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                                       EXTRAIT CRINIERES AU VENTPEPITA

       

              Pépita


 

Je m’appelle Pépita ! Ca sonne bien ! N’est ce pas ?

Pépita.

Vous prononcez Pépita et c’est le soleil du Mexique qui vous vient à l’esprit, qui colore votre journée et réchauffe votre cœur. Pépita, Pépita ! Du Mexique ou d’ailleurs, de là en tout cas où les noms  féminins se terminent en A.

Pépita, Pépita.

Je trottine dans ma vie, déjà pas depuis pas mal de temps.

Pépita, Pépita.

je vais vous raconter mon histoire, mon histoire à moi, ma petite vie de cheval du Mexique  ou d’ailleurs, de là où les noms féminins finissent en A, vous savez ?

Moi, Pépita, Pépita.

De mon enfance, je me souviens de grandes prairies à perte de vue, sous le soleil de midi. Tout semblait si grand, et, c’est que j’étais petite si petite, toute petite.

Petite Pépita.

J’ai vite compris que j’étais jolie, bien jolie. Yeux de biche, crinière épaisse et longue, Jambes fines, démarche légère et tout en équilibre. Bref un girly comme disent les humains. J’étais déjà petite, Girly à souhait.

Je me souviens du temps des apprentissages. Bon d’accord Petite Pépita était un peu … un peu chipie ?

Pépita, Pépita.

Marcher au licol, donner ses pieds, accepter la selle, le filet, le mors, le cavalier…

Ola ! ca allait 5mn…

je suis bien aimable mais pas trop n’en faut. Et puis je peux le dire aujourd’hui, c’était rigolo, un coup de tête vers le bas, et hop et hop, une légère ruade, et dégagé le cavalier, déposé, et hop, au sol, le nez dans le sable. J’adorais regarder leur tête expressive lorsqu’ils se relevaient, pauvres humains. Moi je prenais la pause, les yeux étonnés :

"- ben quoi ? qu’est ce que tu fais par terre ? oups, pas fait exprès ! "

C’était un sacré jeu.

Et hop, la tête en bas, légère ruade et le cavalier…  dans le sable !

Une fois le partenaire au sol, le jeu était terminé, et du coup cela devenait nettement moins drôle. Alors je me suis dit Pépita, va falloir le faire plus subtil. Dans le fond les humains je les aimais bien. Ils ont toujours eu de drôles d’idées, des odeurs de tabac et de café et lorsque les deux odeurs sont réunies, pouah.. Bonjour l’haleine de chacal. Mais à part cela, je les trouvais assez sympa.

mais je m’éloigne.

J’ai donc vite compris que pour s’amuser, il valait mieux être au moins deux. Donc j’ai décidé de conserver mon cavalier sur mon dos… et de n’en faire qu’à ma tête.

On me disait :

"Pépita fait ceci, Pépita fait cela, et moi je me disais ‘cause toujours, je le fais si je veux". Je secouais ma jolie tête toute fine aux grands yeux noirs, je pointais mes ravissantes petites oreilles et peut être que oui et peut être que non, J’avancerai si je le veux, je m’arrêterai si je le veux, peut être bien peut être pas.

Pépita, Pépita.

Selon l’humeur, selon le jour, quelque fois je faisais tout comme ils le demandaient. Un ange, une gravure de musée, une chouquette à croquer, douce, et ravissante. Et le lendemain qui est comme tout le monde le sait, un autre jour, et bien le lendemain, j’optais pour une autre version de la girly, pas décidée ou plutôt si, bien décidée, à jouer, à chahuter, à embêter, à foncer dans les chevaux de devant...

Pépita, Pépita

...

 

photo de la jument Nubia par Anne-Laura Patris